Plus que toute autre discpline du galop, le cross rend ses acteurs populaires grâce à leur longévité. Rendons ici hommage à des chevaux et des hommes entrés dans la légende de l'obstacle dans nos chères campagnes de France, où leur présence dans les Grands Cross locaux faisaient se déplacer les foules.
Sarako et son jockey Fernand De Oliveira lors de leurs succès dans le Grand Cross de Craon.
Légende du Cross : Sarako, l'Anglo-Arabe Champion de France de Cross
Né en 1999 a l’élevage de la famille Delage situé à Pompadour, Sarako fils par Graveron et de Djaflor. Il né donc Anglo Arabe de complément (AC) ce qui était la spécialité de l’élevage Delage qui a produit des performers au meilleur niveau en obstacle et en plat à partir de souches Anglo-Arabes, comme Nefertar (championne Anglo-Arabe en Cross-Country), Grain de sable (champion Anglo-Arabe en Cross-Country).
Sarako va rentrer à l’entrainement chez Loïc Manceau en 2002 à Pau, là où il débutera début 2003 pour la première fois sous la casaque de Pierre-Jean Delage en haie, monté par Fernand De Oliveira. Il termina 6 -ème ce jour-là. Après des débuts très fastidieux en haies Loïc Manceau décide de courir Sarako en steeple, une discipline dans laquelle il sera plus à l’aise. Mais le cheval va encore passer un cap, lorsqu’il sera dirigé vers le cross à l’âge de 5 ans. Pour sa première sur la « terre », il termina deuxième à 6 longueurs de l’excellent Kendo Du Montceau, élève de Phillipe Peltier. A 6 ans, pour sa première tentative dans le Grand Cross de Pau, le cheval est encore tendre face aux vieux cuirs de la discipline, et conclu au 8e rang. L’année suivante, Sarako améliorera son classement, prenant la 5e place.
Le pensionnaire de Loic Manceau va prendre une tout autre envergure lors de son année de 7 ans. Lors de l’année 2006, Sarako va enchainer 3 victoires consécutives dans les Grand Cross de Vittel, Vichy et Pompadour. Début septembre, dans le Grand Cross de Craon (L.), sa série de victoire prendra fin, lorsqu’il sera dominé par le « Macaire » Kami des Obeaux.
Après des vacances bien méritées Sarako débutera son année de 8 ans dans le Grand Cross de Fontainebleau. Après une deuxième place dans le Grand Cross de Compiègne sous la selle de Christophe Pieux il entamera son tour de France des Cross, en réalisant comme l’année précédente le coup de 3 : Grand Cross de Lyon, Vittel et Pompadour. Un an après sa deuxième place dans le Grand Cross de Craon, Sarako arriva plus fort que jamais en terre mayennaise. Après une lutte acharné face a Iclan de Molière et Kiwi du Manoir lors de la face finale, le gris prendra sa revanche sur l’année passée, en remportant la plus prestigieuse victoire de sa carrière.
Ecarté des pistes pendant 1 ans et demi, Sarako parviendra à l’âge de 10 ans à remporter un deuxième Grand Cross de Fontainebleau. Un mois plus tard il se classa 3 -ème du Grand Cross de Compiègne. Cette sortie sera la dernière d’une longue et belle épopée. En 41 sorties, Sarako aura franchi le poteau en vainqueur à 11 reprises, totalisant près de 300.000€ de gain. Grace à ses victoires acquises dans les Grand Cross aux quatre coins de l’hexagone, Sarako aura été sacré Champion de France de la discipline en 2006 et 2007.
Clément Lefèbvre : la jeunesse au pouvoir
Originaire de l’Ouest, Clément Lefebvre, détenteur de plus de 500 victoires en plat et en obstacle, actuellement accidenté, s’est remémoré ses plus beaux souvenirs du France Sire Anjou-Loire Challenge, une épreuve qu’il a remportée à deux reprises. Elevé avec son frère Fabien et ses deux sœurs dans le monde hippique par leur père Nicolas Lefebvre, permis d’entrainer, Clément débute en courses de poney à l’âge de 7 ans. Après une année de trot, il se dirige ensuite vers les courses de galop, et plus précisément les courses d’obstacle. Quelque peu "casse-cou" comme il le dit lui-même, Clément est animé par les sensations fortes que lui procure l’obstacle. Après plus de 200 victoires glanées sur les différents poneydromes de la région, il décide de passer sa licence de gentleman-rider. Etudiant à la MFR de Craon, en Bac pro CGEA (Conduite et Gestion d’une Exploitation Agricole), Clément s’affirme déjà dans les pelotons, en devenant Cravache d’Or des amateurs.
À 19 ans, il rentre dans la cour des grands en tant que jockey chez Guy Cherel. Après avoir perdu sa décharge, le pilote revient dans son Ouest natal, où il entame une longue et fructueuse collaboration avec son ami Gabriel Leenders. Son amour pour l’Anjou Loire Challenge débute en 2009, alors qu’il est encore un adolescent. Au bord de la piste, il assiste au sacre de Nuit Rochelaise, mais restera marqué par l’attachante Ni Plus Ni Moins, une jument grise de Pascal Journiac.
Six ans plus tard, en 2017, le jeune homme passera de l’autre côté de la barrière, en disputant son premier Anjou-Loire Challenge, en selle sur Uniment. Avec cette jument d’Eric Leray, Clément montera même sur le podium, en étant devancé par Posilox et Kick On. L’année suivante, associé à Bucefal, il réalisera l’un de ses rêves, et deviendra à 22 ans le plus jeune jockey vainqueur de l’Anjou Loire Challenge. Ce représentant de George Lacombe, entraîné par Gabriel Leenders, avait préparé l’Anjou Loire Challenge de la meilleure des manières, en remportant le Prix Bourgeonneau, exceptionnellement disputé cette année-là à Fontainebleau. Cependant, Bucefal alors benjamin de la course du haut de ses 6 ans affrontait un lot très relevé dans la plus longue course du monde, composé notamment du Cottin Kick On. Ce jour-là, Clément a décidé de monter Bucefal de façon sage, dans le but de réaliser un bon dernier kilomètre. Les éléments tourneront en sa faveur, lorsqu’après le passage final des pianos du Lion d’Angers, la jument de Thierry PochéRinablue va se dérober, laissant le champ libre à Bucefal. Après le saut de la dernière difficulté, le duo avait tellement d’avance sur ses rivaux, que Clément a pu savourer pleinement, haranguant la foule massive durant toute la ligne droite. Trois ans plus tard, en selle sur Emeraude de Kerza Clément remettra le couvert en rejoignant Romain Julliot, David Berra et Wilfried Denuault parmi les doubles lauréats. Pourtant la préparation de la grande course ne fut pas idyllique. En effet, après une rentrée en haies à Fontainebleau, la jument de 7 ans va chuter lors du Prix Bourgeonneau, remettant un temps en cause sa participation à l’Anjou-Loire Challenge. En champion, Clément reviendra le jour J plus concentré et minutieux que jamais. Après avoir bénéficié d’un parcours en or derrière Butterfly Du Mou, la jument va mettre son cœur sur la piste pour venir à bout du pensionnaire de Pascal Journiac. Si les tribunes étaient malheureusement vide ce jour-là à cause de la pandémie, la joie était quant à elle bien présente !
Ce jeune prodige du cross remporta 2 étapes du trophée National du cross. Une première fois le 12 janvier 2020 dans le Prix John Henry Wright Cross de 5.000m à Pau, avec Blason d’Or 9 ans cheval très habile malgré sa petite taille, et entrainé par Gabriel Leenders. Celui-ci après avoir eu un parcours en tête avec Net Lady, viendra à bout de son adversaire après la dernière haie où il remettra un coup d’accélération pour s’adjuger ce magnifique cross palois. 2 ans plus tard le 15 aout 2022 il remporta un autre Trophée National du Cross cette fois ci en Normandie dans le Grand cross de Granville en selle sur Darkly Rochelaise 9 ans, entrainée par Patrice Quinton. Après avoir eu une course d’attente en milieu de peloton et la chute de Falcon de Kerser dans la phase finale, Darkly Rochelaise vient s’imposer facilement sur ce parcours de 5.800 m du cross de Granville.
Lourdement tombé fin février sur l’hippodrome de Fontainebleau, Clément soufre actuellement de multiples fractures à la jambe. Le craonnais est actuellement en rééducation au Centre de Capbreton pour accélérer la guérison. Avec son mental de gagneur, Clément aura à cœur de rattraper le temps perdu, avec le France Sire Anjou Loire Challenge 2024 en ligne de mire.
Jonathan et Bipolaire s’adjugent le Prix de la Haye Jousselin (Gr.1)
Jonathan Plouganou : le virtuose :
Devenir jockey a toujours été l’objectif de Jonathan Plouganou. Malgré ses 1m80, et ses difficultés à faire le poids, le Landais de 35 ans s’est accroché, jusqu’à devenir l’un des meilleurs pilotes de sa génération. Bien que grand pour un jockey, il a toujours eu une monte très équilibrée. Ceci, associé au nombre de ses succès, fait de lui un exemple pour bon nombre de jeunes cavaliers.
L’histoire de Jonathan prend sa source dans les Landes, où il travaille les chevaux de son père, lui-même entraineur : François. Très vite, l’adolescent qu’il est se sent plus à l’aise sur les obstacles. C’est donc naturellement qu’il prend sa licence de gentleman à l’âge de 16 ans. Petit-à-petit, le jeune cavalier enchaine les victoires, et devance les professionnels. Plus tard, il rejoint les rangs de ses mêmes pilotes professionnels. Il aura par la suite l’occasion de monter pour des entraineurs de renom à l’image de François-Marie Cottin, Jean-Paul Gallorini ou Jacques Ortet. Se voyant confier les protégés de ces As de l’obstacle, Jonathan continuera d’enchainer les victoires. Cela le conduira même à remporter la tant convoitée cravache d’Or en 2013.
Pour Jonathan, les partants s’enchainent, les premières places aussi. Après des débuts en province, il s’attaque au temple de l’obstacle : Auteuil. Tout se passe à merveille jusqu’à ce jour de 2015 où il est victime d’un grave accident, le contraignant à mettre sa carrière sur pause. Après plus de 10 mois d’arrêt, Jonathan reprend vaillamment le travail chez son père, le matin, comme à ses débuts. Le jockey est finalement revenu plus fort que jamais en octobre 2016. Douze jours seulement après avoir rechaussé les bottes, il s’est imposé à Auteuil grâce à Brut Impérial (Le Fou). C’est justement à Auteuil que Jonathan Plouganou signe son premier Groupe 1 dans le Prix de la Haye Jousselin. Nous sommes en 2018 et le crack-jockey, associé ce jour là à Bipolaire, remplaçant Thomas Gueguen blessé. C’est donc Jonathan qui hérite du beau gris, qui deviendra son cheval de cœur. Après une tentative en 2013, c’est finalement en 2019 que Jonathan parvient à s’imposer Outre-Manche. Lors du prestigieux festival de Cheltenham, le pilote monte pour son ami David Cottin, fait parler son talent et remporte le Glenfarclas Cross Country Chase avec Easysland. Dans cette même course, David Cottin prend le premier accessit avec AmazingComedy et James Reveley. Joli coup pour les français, pour qui s’illustrer sur les terres britanniques reste assez rare. Rappelons tout de même François Doumen ayant mené The Fellow, Snow Drop ou Baracouda au plus haut niveau et ayant réussi à battre les anglais sur leurs terres.
S’il s’est souvent imposé en haies et en steeple-chase, Jonathan Plouganou sait tout faire, comme en témoignent ses résultats en cross. Parmi les nombreuses épreuves qui jalonnent sa carrière, il peut notamment se targuer d’avoir remporté plusieurs épreuves sur le sol palois avec brio. Sa plus belle victoire, c’est dans le Grand Cross de Pau qu’il la signe, associé une nouvelle fois au bon Easysland. En dehors de cela, il s’est imposé dans le Grand Cross de Compiègne, une Listed au programme de la Crystal Cup ; ce Championnat Européen de Cross-Country existant depuis 2010. En Outre, Jonathan Plouganou a remporté à trois reprises le Grand Cross de Fontainebleau (également une étape de la Crystal Cup), ce qui fait de lui le jockey recordman de victoires dans cette épreuve.
Celui qui a survolé les obstacles de cross en toute humilité durant des années détient toujours sa licence de pilote mais a ajouté une corde à son arc en devenant également entraineur à la suite de son père. Désormais installé à quelques encâblures de Mont-de-Marsan, il détient une double casquette et a sellé son premier gagnant en tant que metteur au point en 2021 à Castéra-Verduzan, avec l’anglo-arabe Zumba du Mazet (Nom de d’La). Plus récemment, Jonathan Plouganou a repris à l’entrainement Uniketat (Vision d’état), un cheval ayant débuté sur les haies sous sa selle en 2018. Après un début en haies, Uniketat bascule vers le cross, et cela semble lui réussir puisqu’il s’est imposé dans le Grand Cross de Pau (L.) en 2021, une consécration. Le jockey aux multiples victoires devenu entraineur a donc pour objectif de mener au plus haut niveau ses pensionnaires et la jeune génération de jockeys qu’il va entrainer.
Malberaux et David Cottin sur l'hippodrome de Pau
Malberaux : le champion palois
Né en 2003 à la ferme du Malberaux de Daniel Lassaussaye – d’où il tient son nom – ce cheval bai était un sauteur exceptionnel. D’après son ancien entraineur Philippe Cottin, il avait « beaucoup d’envie et de tenue », c’est sans doute ce qui lui a permis de devenir la légende que l’on connait. Pour décrire le fructueux croisement entre l’étalon maison de Daniel Lassaussaye : Michel Georges et Fleur Blanche,Philippe Cottin explique que « l’occasion a fait le larron ». En effet, Daniel Lassaussaye et l’ex-entraineur se connaissaient bien, ce qui à permis à ce dernier de prendre le poulain à l’entrainement.
Le père du champion, Michel Georges, un étalon qui appartenait à Daniel Lassaussaye, est un lauréat du Prix Predicateur (L.) à Maisons-Laffitte, du Prix de Parilly (L.) à Lyon, ou encore du Premio Roma Vecchia à Rome (Gr. 3). On lui doit de nombreux gagnants black-types en obstacle, tels que RoyalSurabaya, placé dans le Prix Juigne (Gr. 3) à Auteuil ou encore Glenferness ayant remporté le Prix Roger de Minvielle (L.) à Enghien. Du côté maternel, parmi les trois produits de Fleur Blanche, Malberaux est le seul a avoir un jour passé le poteau en tête. Dans la famille de Malberaux, on peut aussi relever la présence de black-types comme Blue Daisy, gagnante de listed à deux reprises et lauréate de Gr. 3 en Italie. La famille de Malberaux était exclusivement orientée en plat et rien ne prédestinait ce champion au succès qu’il connut sur les gros obstacles.
Après un début de carrière honorable en haie et steeple, Malberaux a pris une toute autre voie quand il a été orienté sur le cross à l’âge de 6 ans. Celui qui défendait la casaque de MichelPigault, était un véritable spécialiste de l’hippodrome de Pau, sur les 14 succès qui jalonnent sa carrière, 13 ont été remportés au Pont-Long, dont le Prix John Henry Wright, qui est depuis devenu la première étape du Trophée National du Cross ! Il a réussi l’exploit de remporter consécutivement à quatre reprises le prestigieux Grand Cross de Pau, de 2009 à 2012. Parmi ses quatre sacres, deux ont été remportés avec David Cottin (2010 et 2012), et les deux autres avec Jonathan Plouganou (2009) et Jérome Zuliani (2011).
Philippe Cottin se souvient de Malberaux comme un pur sang ayant été « exceptionnel tout au long de sa carrière ». Celui qui était allergique à la paille a finalement passé une bonne partie de sa vie en extérieur, ce qui semble lui avoir été profitable !
Roger Chaignon accompagné par (de gauche à droite) son fils Gilles et Alain Jouenne
Roger Chaignon : ou celui qui a popularisé la race AQPS
Roger Chaignon, grand entraineur d’obstacle, est né à Saint-Senier-sous-Avranches dans l’Ouest en 1927. Il a passé sa prime jeunesse chez ses parents qui étaient agriculteurs. Quelques années plus tard, l’enfant passionné par les chevaux est devenu moniteur d’équitation. Dans les années 1950, Roger Chaignon met de côté l’équitation de loisir pour se consacrer aux courses. Sa particularité ? Il entraînait ses chevaux dans les dunes de Dragey, qu’il trouvait très adaptées pour la préparation aux courses. Cela fait de lui un pionnier en la matière !
En dehors des hippodromes, ce grand sportif fréquentait tantôt la neige, l’océan et les greens de golf ; impossible pour lui de rester inactif, et cela, tout au long de sa vie.
A ses débuts, Roger Chaignon a choisi de se tourner vers les chevaux AQPS, originaires de la Nièvre, plus particulièrement de l’élevage de la famille Trinquet, mais aussi de Saône-et-Loire auprès des élevages Champliau et Callier.
Comme le dit si bien son fils Gilles, Roger Chaignon était homme qui « sous ses airs de grand gentleman décontracté, savait ce qu’il faisait », et cela lui a permis de remporter quelques belles victoires. Il a par exemple gagné huit fois les Grand Cross de Pau et de Craon en tant que propriétaire/entraineur.
Toutes ses victoires ont été rendues possibles par les chevaux ayant marqué la carrière de Roger Chaignon comme Une Veine (elle est la 3° mère de L’Ami, Kelami et Innox, a remporté 12 courses malgré ses problèmes cardiaques), IndorII, Fado II, Denver, Barakade Ver (ayant remporté le grand cross de Pau 1974, montée par Guy Henrot, devenu entraineur), Gag III, Ramsès IV, Tanneguy (lauréat au Meeting de Pau en 1990), Nuit d'Or II (double lauréate consécutive du Grand Cross de Pau) ou encore Pad par Iveday, cet étalon a été élevé par Roger Chaignon, qui a choisi son nom en référence à … l’Indemnité Viagère de Départ (IVD). Un bien joli jeu de mots s’il en est !
Pour monter ses chevaux et les conduire à la victoire, Roger Chaignon faisait appel à des jockeys de renom tels que Maurice François, René Cherruau, Alain Jouenne (cravache d’or en 1978 et 1979), Jean-Pierre Daireaux (devenu entraineur à Pau) , René Bouteloup ou encore Claude Lequeue. C’est à l’âge de 60 ans et suite au décès de son épouse, Jeannine, que Roger Chaignon a pris une retraite bien méritée. Parti vivre à Pau, il a continué de monter de temps à autre et jouait au encore golf jusqu’à ses 84 ans.
Imposant le premier gagnant de l'Anjou Loire Challenge
IMPOSANT: le premier gagnant de l'Anjou Loire
Débutant sa carrière sous la célèbre casaque de Robert Fougedoire et l’entrainement Kalley, Imposant, débutant sa carrière de façon modeste, il est par la suite placé sous la férule de Phillipe Peltier à la fin de l’été 2001, c’est à cette occasion que sa première association avec David Berra le jockey maison débute. Paré des couleurs de son propriétaire, le boucher de Chateaubriand Guy Jean Hamon, imposant débutera dans la disciple du Cross sur l’hippodrome de Durtal en Juillet 2002. Sa première victoire dans la discipline intervient en Décembre 2002 sur l’hippodrome d’Argentan. Le cheval de Phillipe Peltier se déclenche. Par la suite Imposant remporte un cross sur l’hippodrome du Pertre, l’hippodrome de la chaussée accueillant une étape du Trophée National du Cross. Le pensionnaire de Phillipe Peltier restera gravé dans la mémoire de passionné de cross, car ce fut le premier vainqueur d’une course folle l’Anjou Loire challenge, plus longue course du monde sur 7300 mètres. Imposant remporte les édition 2005 et 2006 de cette épreuve atypique, dont il détient même le record.Imposant est le frère du très bon Galapagos qui fut son second dans l'Anjou Loire challenge 2005.
Lily Dancer, championne de France de cross country
LILI DANCER : La championne de France
Lili Dancer était une excellente jument de cross, de loin le meilleur produit de son père Evainqueur, cheval Selle Français. Elle fut dans un premier temps entrainée par Gérard Ferté, en personnepuis sera confiée à Jacky Chapdelaine, sur le récent centre d’entrainement de Dragey. La jument excella sur le cross si bien qu’elle fut sacrée championne de France de cross-country dans les années 1980.C'est d’ailleurs durant cette année que Gérard Ferté réalise l'achat déterminant de Keen Dancer, une pur-sang qu'il a croisé avec des étalons AQPS. Keen Dancer a produit deux pouliches à savoir Lili Dancer et Javeline. Lili Dancer part donc à l'entrainement chez Jacky Chapdelaine, à Dragey dans Manche, et devient championne de France de Cross-Country . Cette fille d’ Evainqueur, étalon très obscur qui n'a que 8 produits connus par France Galop, deviendra une poulinière formidable. Elle a notamment donné l’excellent Fujiyama, double vainqueur du Grand Cross de Craon pour Gilles Chaignon. A noter que Lili Dancer passera le poteau en tête à 10 reprises en 48 sorties et prendra 20 places.
Archy Bald lors de sa victoire dans le Grand Cross de Craon en 2001
ARCHY BALD : la légende de Craon
Craon se souviendra longtemps de sa légende Archy Bald (Carmont). En effet le représentant de Maryvonne Bolt en Co propriété avec Anne Devy, élevé par René Dugardin, a remporté pas moins de 5 Grand Cross de Craon (L). Le fantastique Archy Bald voit le jour en 1988 et débute sa carrière de courses à l'âge de 4 ans en juin 1992. Le cheval rejoint les boxes de Phillipe Cormier Martin durant l'année 1992 sous les couleurs de Mesdames Bolt et Devy. A l'âge de 10 ans dans la discipline du cross, le phénomène est en marche. Le pensionnaire de Phillipe Cormier Martin sera associé à Phillipe Bréchet durant la majorité de sa carrière. Archy Bald et Phillipe Bréchet formeront un tandem de choc et réaliseront l'exploit de remporter 5 fois le Grand Cross dont 4 fois successivement de 1996 à 1999. Blessé lors de l'édition 2000, Archy Bald empochera son 5° Grand Cross l'année suivante en 2001, un record pour la prestigieuse craonnaise qui n'a toujours pas été égalée depuis.
Fair Play sur le cross palois avec Anthony Blais
FAIRPLAY : le roi de Pau
Lors de ses débuts à l’entrainement chez le sennonais Eric Leray, L’AQPS Fairplay était loin d’enchanter son metteur au point, puis le guerrier palois s’est finalement déclenché au fur et a mesure de ses sorties. Son entraineur décide rapidement de le présenter en cross car Fairplay se révélait particulièrement efficace dans ses sauts et avait du fond, de plus il se montrait extrêmement nonchalant le matin. L’entourage du cheval décide donc de tenter un véritable coup de poker dans la discipline reine de l’obstacle. Devant un véritable spécialiste de l’hippodrome de Pau, Eric Leray garde son pensionnaire exclusivement pour le célèbre meeting béarnais. Fairplay déchaine les passions, si bien que lors de sa quatrième victoire dans le plus prestigieux des cross palois à l’âge de 13 ans une foule immense de supporters étaient venus sur l’hippodrome du Pont-Long admirer le champion mayennais. A l’arrivée de 7 grands cross de Pau nul doute que Fairplay a fait vibrer tous les passionnés de France et de Navarre.
Matéa Lambern, monté par Jean-Louis Chasserio, au coté de Lili Dancer (casaque bleue) et Kelrigolo (casaque rouge et jaune) et All Ready (casaque violet et bleue)
MATEA LAMBERN : l'impitoyable
Grand alezan clair, avec une large liste en tête, Matea Lambern a été le crack incontestable du cross à la fin des années 80. Elevé par Jean Hardy, il était né du croisement d'un étalon Selle Français des Haras Nationaux, Haltea II avec une jument anglo-arabe, Hann Lambern, qui avait fait une petite carrière chez Wladimir Hall, le maître de l'obstacle dans les années 70. Confié à Gérard Margogne, installé à Feneu près d'Angers et leader dans l'ouest pendant plus de 20 ans, Matea a remporté 17 victoires en 54 tentatives et plus de 1,2 millions de francs, une véritable fortune à l'époque pour un cheval de cross. Amateur des courses en têtes, sous la selle du redoutable Jean-Louis Chasserio, surnommé "la grande chasse", jockey fin et élancé, Matea Lambern ne laissait aucune chance à ses adversaires en gagnant de bout en bout. Lauréat des Grand Cross du Pertre et de Saumur, il s'est imposé aussi 2 fois à Corlay. Son champ d'action préféré restait Craon, où il a remporté 3 fois le Grand Cross en 1986, 1987 et 1989. Absent en 1988, suite à chute à Corlay, il est revenu plus fort que jamais en 1989 à l'âge de 11 ans, enlevant à Craon son 4e succès consécutif dans l'année !
Barens de la Comte, Jérôme Follain et Luc Bellet, à droite
LUC BELLET : le Viking
Personnage atypique, Luc Bellet, surnommé le Viking, entraîneur sur la commune de Sartilly dans le pays de la Baie du Mont-St-Michel, fut un des grands noms du cross dans les années 80 et 2000, avant qu’un accident, à cheval, ne mette un terme à sa carrière. Venu des sports équestres, Luc courait essentiellement sur les cross de l’Ouest, brillant de tous feux sur les hippodromes proches de ses bases, en commençant par Granville, où il fut le maître incontesté entre 1984 et 2004 (15 victoires de Grand Cross en 20 ans, dont 5 de suite avec des chevaux différents), Corlay, Rostrenen, Craon, Le Lion d’Angers, Le Pin-au-Haras, et Saumur pour ne citer que ces parcours. Il s’avait attendre ses chevaux, les façonnant « à la maison » et les débuter sur le tard, ce qui permettait à ses pensionnaires de courir, comme un jeune, à encore 11-12 ans, voire plus. On se souvient des Roy de Pique, gagnant encore à 13 ans, Roy de Chœur, Patarouzett, Peau d’Or ou encore Bimarthen et Hawaii. Formateur de chevaux de cross, il n’en était pas moins habile pour mettre en selle de jeunes jockeys, comme Jérôme Follain, Dominique Delorme, Xavier Claude… La casaque violette rayée de jaune, reprise par Dominique Delorme, aura marqué le Championnat de France de Cross, comme il était appelé à cette époque.
Graal de Chalamont enlève le Prix du Président de la République (Gr.3) en 2000 à 82/1, sous la selle de Christophe Provot.
GRAAL DE CHALAMONT : le Président
Cas uniique dans l'histoire de la discipline, Graal de Chalamont est le seul champion du cross à s'être également couvert de gloire dans le populaire Prix du Président de la République (Gr.3). Appartenant à son entraineur Marc Boudot, un référence parmi les entraineurs d'obstacle du Centre-Est, installé à Paray-le-Monial, Graal de Chalamont avait crée une énorme surprise à 82/1 dans le plus gros handicap de l'année à Auteuil, en 2000. Ce ne fut pourtant pas un feu de paille. Déjà vainqueur du Grand Steeple-Chase de Lyon, il a poursuivit une belle carrière puis a trouvé une 2e jeunesse en passant sur le cross à l'âge de 8 ans. Pour seulement sa 3e tentative dans la discipline, il remporte le Grand Cross de Pömpadour, ce qui représente un véritable exploit. L'année suivante, il enchaîne les Grands Cross de Fontainebleau et de Vichy. A 11 ans, le fils de Riverquest remporte le 18e succès de sa carrière dans le Grand Cross de Lyon-Parilly. En janvier 2008, son mentor disparaît brutalement d'une tumeur au cerveau. Son fils vient de partir en apprentissage chez André Fabre : un certain Pierre-Charles Boudot.
Marc Nicolau
MARC NICOLAU : le piquador
Marc Nicolau, le Piquador ! « Petit entraîneur » du Sud-Ouest, avec un effectif d’une dizaine de chevaux, Marc est dans les Landes, sur l’hippodrome de Mont-de-Marsan et exerce depuis plus de 30 ans. Passionné par le cross, ses pensionnaires courent essentiellement dans le Sud-Ouest, parcourant les hippodromes de Pau, Mont-de-Marsan, Dax, Castera-Verduzan avec une certaine réussite. Marc n’hésite pas à jouer le jeu dans ce « tournoi » en engageant ces représentants sur les parcours techniques de Lignières, Lyon, Pompadour pour aller « chercher des points ». Récompensé, en 2016, par les efforts fournis par son représentant, Yanky Sundown (gagnant à Lyon et au Pin-au-Haras et placé à Vittel et Vichy), Marc Nicolau remportait, à l’occasion, le 1er titre de Champion de France de Cross. En 2020 Tequila Sun tenta de faire aussi bien, mais échoua de peu, malgré les efforts de chacun à courir à travers la France, remportant la 2ème étape, sur ses terres, à Mont-de-Marsan, puis, continuant le circuit en passant par Lyon, Lignières, Pompadour et Le Pin-au-Haras. En 2021, il remporte sa 5e victoire dans le Grand Cross de Mont-de-Marsan grâce au doublé de Tequila Sun.
Monté par Alvaro Viera, Ucello du Lac devance Tudor des Salines et Plastered dans le Grand Cross de Craon en 1993.
UCELLO DU LAC : la terreur de l'Est
La région Grand Est entretient une longue tradition de l'obstacle et notamment du cross. Néanmoins, rares sont les spécialistes locaux de Stresbourg, Nancy ou Vittel à oser traverser la France pour affronter les durs à cuire de l'Ouest, réputés comme trustant l'élite de la discipline. Ucello du Lac est un cas unique en cela car il fut le seul pur cheval de l'Est à avoiir non seulement battu mais pulvérisé les stars de l'ouest sur leur terrain lors d'une campagne où il écrasait tout sur son passage. Anglo-Arabe à 11%, donc déclaré comme Anglo de Complément (AC), Ucello du Lac était un filis de Marasali, un étalon du Haras National de Rosières-aux-Salines près de Nancy. Il avait été élevé par Gilles Houillon, son futur entraineur.
Cheval stupéfiant au modèle hyper puissant, Ucello du Lac a gagné successivement, et en seulement quelques semaines, 3 courses Nancy, 3 courses à Vittel dont le Grand Cross, puis le Grand Cross du Pertre, le Grand Cross de Craon et le Grand Cross de Saumur. C'était d'autant plus étonnant qu'il est très difficile de recourir, et surtout de regagner, juste après le Grand Cross de Craon, une épreuve très éprouvante. De plus, alors qu'il faut d'ordinaire habituer les chevaux aux profils très particuliers des cross de chaque hippodrome, Ucello du Lac, associé à Alvaro Vieira, découvrait à chaque fois le parcours en menant tambour battant ! Au total, Ucello du Lac a gagné 12 courses, dont 9 lors de sa seule saison de 6 ans !
Gérard Margogne
GERARD MARGOGNE : le tenace
Gérard Margogne fut un grand entraîneur d’obstacles (Métatéro, notamment, qu'il avait simplement confié quelques semaines à André Fabre pour gagner le Grand Steeple-Chase de Paris) et appréciait, lui aussi, le cross. Parcourant les hippodromes de l’Ouest, dans cette discipline, la plus belle réussite qu’il put avoir est, sans conteste, Matéa Lambern qui remportera par 3 fois le Grand Cross de Craon, 2 fois le Grand Cross de Corlay, ainsi que celui du Pertre et de Saumur. Neartoc, Djarwest (double lauréat du Grand Cross du Pertre), Quim des Brosses, lui apportant une 3ème victoire de rang sur le cross de Corlay, sont autant de bons chevaux de cross ayant couru sous la férule de Gérard Margogne, qui faisait monter Jean-Louis Chasserio, Michel Maussion, Jean-Pierre Daireaux pour ne citer qu’eux.
Xavier, après sa victoire dans le Grand Cross de Granville 1994, associé à Peau d'Or, casaque Bellet
XAVIER CLAUDE : le Jeunot
De 1994 à 2002, Xavier Claude deviendra un adversaire redoutable sur les plus grands cross de France, remportant pas moins de 20 cross du circuit du, communément appelé à l’époque, Championnat de France. Xavier était issu du milieu, étant le fils d’AlainClaude, entraîneur, puis 1er garçon chez Jean-Paul Gallorini, puis François-Marie Cottin, avant de prendre sa retraite, et petit-fils de Pierre Cherruau. A 19 ans, il remporte, avec Peau d’Or, celui de Rostrenen, puis celui de Granville, sur ce qui était de venu ses terres, travaillant chez Luc Bellet, à Sartilly, situé à 20 km de l’hippodrome. L’année suivante, le duo en remporte 3, allant du Lion d’Angers à Compiègne, en passant par Granville, avec 3 chevaux différents (V’là Babar, Allez José et Roy de Pique). 1996 sera de même facture. Alza II, Roy de Pique et Allez José le couronnant à Corlay, Granville et Compiègne. Avec cet Allez José, Xavier Claude, remportera les épreuves du Lion d’Angers et de Compiègne, en 1997, et portera son nombre de Grand Cross à 4 avec ce cheval dépendant de l’entraînement Bellet. Bienheureux lui offrira son seul Grand Cross de Fontainebleau, en 1998. Sur les 6 Grand Cross de Granville de son palmarès, 3 seront acquis avec Cyrano de Cuy, 2 avec Roy de Pique et 1 avec Peau d’Or. Xavier n’aura pas connu de victoire dans le Grand Cross de Pau, mais Fujiyama, entraîné par Gilles Chaignon, l’inscrira en 2002, quelques années avant sa fin de carrière, au tableau des lauréats du Grand Cross de Craon. Xavier nous a quitté le 12 décembre 2020, parti rejoindre d’autres étoiles du Cross…
Le Lion Blanc, Chriséti et son fidèle jockey Wilfried Denuault lors de leur victoire de l'Anjou Loire Challenge 2011.
CHRISETI : L’éternel Lion Blanc
Chriseti est incontestablement un champion du cross qui a fait vibrer tous les passionnés hippiques de l’ouest. Ce sympathique cheval à l’agilité extraordinaire a vu le jour en 2000 et a été élevé par son entraineur Etienne Lennders en compagnie de son épouse Christine Leenders. Le poulain doit d’ailleurs son nom à la combinaison des deux prénoms de ses éleveurs. Chriseti défendait la casaque de Joel Blandin. Le lion Blanc comme on le surnommait a débuté et gagné à 2 ans en plat, puis il a gagné en haie, enfin à l’âge de 6 ans il découvre le cross à Durtal, cela devient rapidement sa discipline de prédilection. Chriseti est véritable gladiateur qui a suscité l’admiration de tous par son aisance et agilité sur les gros obstacles des cross de l’ouest. Le fidèle compagnon de Wilfried Denuault étonne aussi par son palmarès qui compte 12 victoires, dont 3 fois le Grand Cross de Craon et 2 Anjou Loire Challenge.